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Mini stage à plein régime

Mise a jour le 15 mai 2024

Vous allez dire que c’est une marotte des sorties de l’école d’aventure, mais le fait est que les aléas météorologiques ont conduit à l’annulation ou report de plusieurs sorties que nous devions rattraper. Aussi, quand la FFME nous a généreusement accordé une subvention pour démarrer cette nouvelle activité au sein du club, j’ai proposé d’en utiliser une partie pour faire un mini-stage à Orpierre, l’idée étant de regrouper trois sorties sur trois jours pour enchainer grimpe en grande voie et via ferrata. Nous avions calé cette petite excursion du 18 ou 20 avril. Certains d’entre vous se souviendront sûrement de ce splendide week-end à Annecy entre pluie, rafale de vent, et froid polaire. Heureusement pour nous, le temps était beaucoup plus clément dans les Hautes-Alpes, nous avons pu grimper sous un grand ciel bleu.

Le 18 avril, nous nous retrouvons avec Nina, Erell, Martin et Nathan à 8h00 sur le parking du gymnase de Groisy. Lorraine est également venue me prêter main-forte pour cette sortie. Le temps de bourrer les coffres avec les bagages et nous partons pour Orpierre. Malheureusement, Lucas n’a pas pu se joindre à nous, il est pris par un stage de deux semaines qui est essentiel pour son futur professionnel.

Nous arrivons sur place vers 11h30, directement au parking de l’Adrech. Nous sommes loin d’être les seuls à avoir eu l’idée de venir grimper ici, le parking est plein et il nous faut un peu d’imagination pour trouver deux places. Nous prenons le temps de faire un petit pique-nique tout en profitant du cadre magnifique de la vallée, puis nous partons vers la falaise.

Notre objectif était de grimper la voie de la grotte, mais il y a déjà trop de cordées engagées dans la voie pour espérer finir suffisamment tôt pour rejoindre le camping avant sa fermeture quotidienne. Je propose donc de grimper « Brazil » qui est tout juste à côté de cette voie et qui est dans un niveau comparable (5c max).

Nina, Martin et moi-même formons la première cordée. Erell, Nathan et Lorraine nous suivent. Les longueurs sont courtes et bien protégées. C’est une excellente voie d’initiation. Les révisions du week-end précédent sur les techniques de l’escalade en grande voie sont très profitables à nos aventuriers qui peuvent maintenant se lancer sereinement dans cette ascension. Bien que les cotations soient modestes sur le papier (entre 5a et 5b pour les six premières longueurs) quelques passages soutenus donnent un peu de piment à la grimpe. La transition entre la salle et l’extérieur n’est pas facile. Les prises n’ont pas de couleur, et surtout il faut faire confiance à ses pieds ! Nous changeons de leader au milieu de la voie pour que chacun puisse grimper en tête et approfondir la maîtrise de toutes les manips. La fin de la voie est plus soutenue avec deux courtes longueurs en 5c où il faut sortir les biceps. Nous arrivons sur l’arête de Quiquillon un peu avant 18h00, après quatre heures d’escalade. Nous n’avons pas trop le temps de flâner, la réception du camping ferme à 19h00, et nous devons faire vite si nous ne voulons pas dormir dans un terrain vague ce soir.

Le matin du 19 avril, il fait bien frais, mais ce qui a le plus dérangé les garçons, c’est un ronfleur très bruyant qui les a empêchés de dormir une partie de la nuit. Heureusement, il semble que celui-ci ait décidé de lever le camp ce matin… Un bon petit-déjeuner permet de se requinquer et nous partons pour « Le Caire ». C’est un petit village à une heure de route où il n’y a pas de pyramide, mais une des plus belles via ferrata de France, « La grande Fistoire ».

Sur place, nous commençons par une petite démonstration obligatoire de la descente en tyrolienne. Il y a trois grandes tyros sur la via ferrata, dont une de 220 mètres. Il vaut mieux éviter de se prendre les doigts dans la poulie ou de se retrouver à l’arrêt au bout de 100 mètres… Tout se passe bien, et nous pouvons nous lancer dans cette nouvelle aventure. Les garçons sont devant, suivis de Nina. Je suis tout juste derrière, Erell et Lorraine ferment la marche. La première partie de la via est assez simple. Puis les difficultés augmentent et la verticalité se faire ressentir. Quelques questions angoissées surgissent de temps en temps, par exemple, « le câble est vraiment solide ? », « Les barreaux ne risquent pas de casser ? », ou « Et si le rocher tombe, je fais quoi ? ». Je fais de mon mieux pour rassurer cet(te) aventurier(e) anxieux(e) : « Le câble en acier de 10 mm ? Si tu as pris deux fois de la brioche ce matin, je me méfierais à ta place », « Les barreaux en fer insérés et coller dans la paroi ? Ne saute pas dessus tu risques de les plier », « Si le rocher tombe ? Bah 60% du temps ça n’arrive jamais ». Grâce à ces paroles rassurantes, nous arrivons au sommet sans encombre. Il est 12h30, le timing parfait pour un pique-nique au soleil avec une vue imprenable sur la vallée. La suite de la via est plus ludique : un pont népalais, un pont de singe, une section bien raide, puis les trois fameuses tyroliennes. Nous finissons à 15h00 après quatre heures de grimpe.

De retour au camping, j’avais prévu de faire un peu de couenne en fin de journée, mais la motivation des aventuriers est un peu émoussée à l’idée de devoir marcher encore pour rejoindre le spot. Nous optons pour une petite balade dans le village d’Orpierre. Nina nous fait faire le tour de toutes les ruelles pour retrouver le gîte où elle avait dormi quand elle était toute jeune. En fait, je ne savais pas qu’Iliana, une des anciennes monitrices du club, avait organisé un stage ici avec des petits. C’est très courageux de sa part, car gérer des petits en escalade extérieure demande beaucoup d’énergie, mais le résultat est là. Nina, Erell et Nathan s’en souviennent avec nostalgie. Nous terminons la journée par une séance de matelotage (c’est l’apprentissage des nœuds), car il existe bien d’autres nœuds à connaître en escalade que notre huit de base.

Le dernier jour, nous réduisons la voilure. Les organismes sont fatigués par deux jours intenses et les garçons ont envie de tâter du 7a. En plus, la nuit a été très très fraîche, il fait zéro degré au réveil. Nous prenons un bon petit-déjeuner dans le Van avec le chauffage pour prendre des forces, puis après avoir levé le camp, nous partons vers le secteur du château où le soleil nous attend. Après quelques longueurs de chauffe, Nathan et Martin choisissent leur 7a, une belle longueur déversante au début avec de bonnes prises et qui se finit par un mur plus technique. Nathan a le courage de se lancer en premier. Malgré de très beaux mouvements et une belle bataille, il redescend. C’est dur de mettre les dégaines dans ce niveau ! Nathan, Martin et Nina vont tous les trois faire de belles tentatives dans cette voie soutenue. Enfin, Erell réalise aussi son exploit dans une autre belle longueur où elle puise dans ses ressources mentales pour atteindre le sommet.  

Notre week-end se termine à notre point de départ, sous la pluie et dans le froid polaire au gymnase de Groisy. Merci à nos aventuriers pour leur état d’esprit, leur bonne humeur, leurs efforts, nous avons tous passé un très bon moment.

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